Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/228

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CHEFS-D’ŒUVRE POÉTIQUES

Quand la terre, s’ouvrant à tes vives chaleurs,
Fait germer dans son sein et les fruits et les fleurs ;
Ardent père du jour, époux de la nature,
Du soleil éternel éclatante peinture,
Près de ce Dieu vivant, toi dont l’éclat s’éteint,
Viens redire avec nous que le Seigneur est saint

Toi qui suis le repos, le silence, les ombres,
Qui fais voir les objets taciturnes et sombres,
Bel astre, dont le feu si doucement nous luit,
Qui nous offre un jour pâle au milieu de la nuit,
Qui d’un Dieu bienfaisant annonçant la puissance,
Répands du haut des airs une utile influence,
Où sa tendresse éclate, où sa bonté se peint,
Viens redire avec nous que le Seigneur est saint.

Et vous, qui diaprez les ténébreuses voiles,
Beaux yeux du firmament, éclatantes étoiles,
Diamants, qui semblez enchâssés dans les cieux ;
Pour les infortunés, astres mystérieux,
Brillantes roses d’or, au champ d’azur semées,
Cloux du superbe char du grand Dieu des armées,
Clairs flambeaux de la nuit que le soleil éteint,
Répétez avec nous que le Seigneur est saint.

Armes du Dieu vivant, effroyable tonnerre,
Et vous, vents enfermés aux gouffres de la terre,
Montagnes et vallons, fiers torrents, doux ruisseaux,
Innocentes brebis, honneur de nos troupeaux,
Vous, chantres des forêts, qui charmez nos oreilles,
Trésors de la nature, innombrables merveilles,
Que les cieux, que les mers et que la terre enceint,
Répétez avec nous que le Seigneur est saint.