Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/338

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L’oiseau bientôt, ainsi qu’il le désire,
Se trouve transplanté sur l’arbre qu’il admire.
Lors aux amandes s’attachant,
Il veut les entamer ; mais inutilement,
Et de son bec en vain il épuise la force.
Ne nous étonnons point de son raisonnement ;
Il ne jugeoit que sur l’écorce.


LA MÉLANCOLIE.


Vague mélancolie, es-tu peine ou plaisir ?
En me livrant à toi je sens couler mes larmes ;
Mais cette douleur a des charmes :
Pleurer n’est pas toujours souffrir.


LES DEUX IFS.


FABLE.


Deux ifs, plantés en même terre,
N’avoient pas cependant un semblable destin :
L’un végétoit dans un parterre,
L’autre croissoit sur un chemin,
Séparé par une barrière
De l’if emprisonné. « Mais, mon pauvre voisin,
S’écrioit ce dernier, quelle épaisse poussière
Couvre ton feuillage brûlé !
Comme te voilà sec, et jaunâtre et hâlé !
Du temps qu’il fait dépend ton existence :
Lorsqu’il ne pleut pas, tu languis ;