Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
357
DES DAMES FRANÇAISES.

MADAME VICTOIRE BABOIS.

Madame Victoire Babois, née en 1759 ou 1760, est morte en 1839. Elle était nièce de Ducis.

Cette dame ayant toujours vécu à Versailles au milieu de sa famille et d’un petit cercle d’amis, et n’ayant eu de liaison suivie avec aucun homme de lettres qui pût lui enseigner les règles du style et de la composition, est restée telle que la nature l’a faite, et n’a cherché à imiter aucun modèle ni à produire d’effet calculé. Ses poésies, dont la troisième édition a été publiée en 1828, se composent d’élégies de divers genres, d’épîtres et de pièces fugitives. Elle a fait aussi quelques opuscules en prose. Ses élégies maternelles sont celles qui ont le plus contribué à établir sa réputation littéraire.

Voici les vers que madame Babois adressa la veille de sa mort à son amie madame Mélanie Waklor :

La mort enfin m’ordonne de la suivre,
Et dans sa froide nuit je me sens enfermer ;
Mais mon cœur semble me survivre :
Vos chants si doux savent le ranimer ;
Je n’ai plus le pouvoir de vivre :
Je sens encor celui d’aimer.