Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/50

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Bieau Guillebert, un riz tendre et perdelittable,
Ne m’ha-t-il donq, cruel, requiz d’amors ?
Qu’ay sçu respondre au plainct de son cuer lamentable ?
Las ! que t’amoye… et que me doinz la mors !

Viens me ravyr es sons de ta voix flatteresse,
Ez feu disert de seiz touchants regartz.
Maiz non ! por qui t’ha veu, font d’amorose yvresse,
N’ha Cupido plus onc ny feuls, ny dartz.


Sainte des Prez était devenue amoureuse de Seymours dès l’âge de douze ans : Seymours, qui en avait trente alors, ne partagea point la passion d’un enfant. Il l’épousa dix ans plus tard ; mais il la perdit presque aussitôt. Agnès de Bragelongne était morte avant elle.


STANCES À AGNÈS DE BRAGELONGNE DE PLANCY.


Agnez, s’ez fond deiz reigne sombre,
Tien dolz regart vaz levant jusqu’à moy,
Veyant cil qu’ha reçeu ma foy,
Dis, quoy me fault ; quoy plus me fault, chère ombre,
Se n’est d’amer si bien que toy ?

Quand Seymours desprizoit ma flame,
Spérois-je enfant, feulx d’aige meur ?
Ors, m’yvrent tant que tiens plus seur
Tel heur à moi nonc faillir, ô belle ame,
Que moi nonc faillir à tel heur