Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/78

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Quand pour quelque autre amour nouvelle
Jamais ne vous seray cruelle,
Sans aucune plaincte former,
Ne me debvez-vous bien aymer ?

Quand vous verrez que sans cautelle
Tousiours vous seray esté telle,
Que le temps pourra affermer,
Ne me debvez-vous bien aymer ?


CHANSON II.


Qui dira ma robe fourrée
De la belle pluye dorée,
Qui Daphnès enclose esbranla :
Je ne sçay rien moins, que cela.

Qui dira, qu’à plusieurs je tens
Pour en auoir mon passe-temps,
Prenant mon plaisir çà et là ;
Je ne sçay rien moins, que cela.

Qui dira, que t’ay réuélé
Le feu long temps en moy célé
Pour en toy veoir si force il a :
Je ne sçay rien moins, que cela.

Qui dira, que d’ardeur commune,
Qui les jeunes gentz importune,
De toy je veulx, et puis holà :
Je ne sçais rien moins, que cela.