Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/79

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Mais qui dira, que la vertu,
Dont tu es richement vestu,
En ton amour m’estincella :
Je ne sçay rien mieulx, que cela.

Mais qui dira, que d’amour saincte
Chastement au cuer suis atteincte,
Qui mon honneur onc ne foula :
Je ne sçay rien mieulx, que cela.


STANCES SUR ELLE-MÊME.


Sans connoissance aucune en mon printemps j’étois,
Libre sans liberté, car rien ne regrettois,
En ma vague pensée
De mols et vains désirs follement dispensée.

Las, amour tout jaloux du commun bien des dieux
Me vint escarmoucher par faux alarmes d’yeux ;
Mais je vis sa fallace,
Par quoi me retirai et lui quittai la place.

Je vous laisse à penser s’il fut alors fâché.
Depuis, en tapinois, cet enfant m’a lâché
Maints traits à la volée ;
Mais onc ne m’en sentis autrement affolée.

Voyant de m’assaillir qu’il n’avoit la puissance,
Tâcha le plus qu’il put d’avoir la connoissance
Des hommes de vertu
Par qui mon cœur forcé put se voir abattu.