Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/80

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Mais vertu ne permit qu’on me fit un outrage,
Fors seulement blesser chastement mon courage.
O bienheureuse envie !
Qui, pour un si haut bien, m’a hors de moy ravie.




MADEMOISELLE DE GOURNAY.


Mademoiselle Marie Jars de Gournay naquit à Paris en 1566 ; son père, Guillaume de Jars, seigneur de Neufry et de Gournay, était trésorier de la maison du roi ; sa mère, Jeanne de Hacqueville, était également de famille illustre. Mademoiselle de Gournay ayant perdu son père dans sa jeunesse, le célèbre Michel Montaigne, dont elle avait loué les Essais, la nomma sa fille d’alliance, et la chérit depuis comme sa propre fille. Elle traduisit en vers le second et le sixième livre de l’Énéide, et fit un grand nombre de poésies ; ses œuvres, réunies sous le titre d’Avis et Présents, ont été imprimées pour la troisième fois en 1641. Elle est morte à Paris en 1645.