Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/87

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Quant à moi je sçais bien qu’entre nous femmelettes,
On peut humainement trouver des fautelettes ;
Mais qu’on ne vante plus des hommes les combats,
Qu’on ne me chante plus la force de leurs bras.
Eh ! quel homme osera, fût-il grand capitaine,
Comparer sa valeur à la Camilienne ?
Valasque, Zénobie, enfin Sémiramis,
En qui Pallas avoit sa plus grand’force mis ;
Le ciel voûté n’a point tant de luisans brandons,
Comme l’on contera de féminins mantons. …

(Qui ont fait de grandes choses.)


Mademoiselle de Romieu s’étend ensuite longuement sur la manière dont les hommes viennent à bout de séduire les poures femmes. Elle ajoute :

Oncques je n’ai trouvé dans toutes les histoires,
Ni dans les vieux écrits d’anciennes mémoires,
Qu’une femme se soit donnée volontiers
A nul homme vivant.


Après cette vérité incontestable, elle fait l’énumération des femmes immortalisées par leurs vers, telles que Sapho, Corinne, de Gambara, Armil, Angosiole, etc. Elle passe ensuite aux Françaises célèbres qui vivaient encore. Les voici :

Viens donc, sœur des Neuf Sœurs, ô nouvelle Charité,
Ma comtesse de Retz, viens, que tu sois écrite
La première en mes vers : le grec t’est familier,
De ta bouche ressort un parler singulier,
Qui contente les rois et leur cour magnifique ;
Le latin t’est connu et la langue italique ;