Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/88

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Mais par surtout encor le françois te connoît,
Pour son enfant t’avoue, t’honore et te reçoit.
S’il faut feindre un soupir d’un amant honorable,
S’il faut chanter encor une hymne vénérable,
Tu ravis les esprits des hommes mieux disans,
Tant en prose qu’en vers tu sais charmer nos sens.
Venez après Mortel, Charamon, Elisenes,
Des roches de Poitiers, grâces Piériennes,
Vous aussi qui tenez le sceptre navarois,
Et vous, ma générale, honneur des Piémontois,
De qui l’illustre sang l’Italie environne,
Ayant régné longtemps sur Vicense et Véronne.
Mes dames, qui voudroit dignement vous chanter.
D’une Valeria il faudroit emprunter
Le sçavoir et la voix, ou d’une Cornelie.
Finis, muse ; finis, mes plus chères amours ;
Mignone, c’est assez ; finis-moi ce discours.


Elle ne le finit pas cependant ; mais c’est un avis au lecteur dont il est bien de profiter. Nous ajouterons, seulement que mademoiselle de Romieu se permet une réflexion très-sensée contre les ennemis du beau sexe :

 
On doit bien se garder de toute humaine race,
Qui ne veut approcher la féminine grace.


SONNET.


L’un chantera de Mars la force et le courage,
L’autre loûra les rois, les princes, les seigneurs,
Et l’autre entonnera de Vénus les honneurs,
Son œil, son ris, ses traits et son gentil corsage.