Mon Dieu, mon Dieu ! combien de tolérance
Que je ne veux ici ramentevoir !
Il me suffit aux hommes faire voir
Combien leurs loix nous font de violence.
Les plus beaux jours de nos vertes années
Semblent les fleurs du printemps gracieux,
Que suit l’orage et les vents pluvieux,
Qui vont bornant nos courses terminées.
Au temps heureux de ma saison passée,
J’avois bien l’aile unie à mon côté ;
Mais en perdant ma jeune liberté,
Avant le vol ma plume fut cassée.
SONNET.
LA VÉRITABLE SCIENCE, OU CE QU’IL FAUT SAVOIR.
L’un chante les effets dont la sage nature
D’une prudente main disposa l’univers ;
Un autre, grand esprit, voyant les cieux ouverts,
Raconte leur pouvoir, leur grâce, leur peinture ;
Celui-là, mal instruit, remet à l’aventure
L’éternel mouvement de tant d’astres divers ;
Et le mieux avisé veut embellir ses vers
Des passages tirés de la Sainte-Écriture.
La raison de chacun par sa plume est déduite.
L’un cache vérité dans le puits d’Héraclite,
Le plus ingénieux tâche de la ravoir ;