Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/104

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la comtesse le plaisir d’aimer seul, quelques amis du comte de Guiche lui représentèrent qu’étant le plus beau garçon de la cour, il lui étoit honteux de trouver une dame cruelle, et que le mauvais succès qu’il avoit eu auprès de la comtesse lui avoit fait tort dans le monde. Ces raisons lui firent résoudre de se rembarquer. Il revint blessé

    l’y poussoit (Mott., t. 3, p. 400). Après l’éclat, après la triomphante colère de la reine, Condé se déclare offensé en la personne de Jarzay ; il en fait son ami, il ne sort plus qu’avec lui.

    C’est en cette même année 1649 qu’a lieu la bataille ridicule du jardin des Tuileries, chez Renard. Un peu auparavant, près de Sens, Jarzay avoit été presque battu ; il tient la campagne contre le marquis ou comte de La Boulaye, très grand frondeur (Mott., t. 3, p. 276) ; mais on dit que la paix se va faire, que les querelles sont suspendues. Les gens de la cour, exilés de Paris depuis si long-temps, s’y glissent par petites bandes ; ils font des parties fines. Jarzay est un de ceux qui osent être bruyants. On sait ce qui lui arrive. Parmi les Mazarinades, celle-ci lui est consacrée (Bibl. nat., t. 2, n. 1278) : « Le Grand Gerzay battu, ou la Canne de M. de Beaufort au festin de Renard aux Thuilleries, en vers burlesques.

    Madame de Motteville (t. 3, p. 291) a fait de tout cela un charmant récit, où Jarzay, « le moins sage de tous les hommes », Candale, Manicamp et les autres, figurent agréablement. Cela est fâcheux à dire, mais Jarzay, ce jour-là, fut bâtonné par Beaufort. Il en devint populaire dans Paris pour sa consolation. « Il n’étoit pas aimé, parcequ’il étoit d’un naturel brusque, qu’il étoit vain, railleur et léger. » (Mott., t. 3, p. 377.)

    Toutes ces aventures le transforment en un furieux partisan de Condé. Il est blessé au combat de Saint-Antoine, comme Villars, Guitaut, le marquis de Clérambault, du Fouilloux, etc. (Quincy, t. 1, p. 158). Bientôt il est « l’entier confident » du prince (Lenet, Coll. Michaud, p. 541). J’oublie une blessure reçue au bras dans la rue Dauphine (Montp., t. 2, p. 157).

    L’amour marche à la traverse en ces jours de bagarre. La folie du marquis lui donne des grâces ; il est l’un des plus fortunés vainqueurs des belles.

    En 1658, on le chasse comme partisan de Condé (Montp.,