Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/107

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de lui amener le comte de Guiche, ce qu’il fit ; mais, l’heure de ce cavalier n’étant pas encore venue, il en sortit aussi libre qu’il y étoit entré. Il continua son dessein pour la comtesse. Ses assiduités ayant renouvelé la jalousie du chevalier, celui-ci voulut s’éclaircir de l’état auquel étoit son neveu auprès de sa maîtresse, et, pour lui mieux ressembler, il écrivit de la main gauche à cette belle un billet que voici :


BILLET.

On est bien embarrassé quand on n’a qu’une pauvre main gauche. Je vous supplie, Madame, que je vous puisse parler aujourd’hui à quelque heure du jour ; mais que mon cher oncle n’en sache rien, car je courrois fortune de la vie, et peut-être vous-même ne seriez pas quitte à meilleur marché.


La comtesse, ayant lu ce billet, donna charge à son portier[1] de faire savoir à celui qui viendroit quérir la réponse qu’il dît à son maître qu’il lui envoyât Manicamp à trois heures après midi. Lorsque le chevalier eut reçu cette réponse, il crut avoir de quoi convaincre la comtesse de la dernière intelligence avec son neveu, et, dans cette pensée, il s’en alla chez elle. La rage qu’il

    tous les matins à la halle, où se débitoient les nouvelles, et qu’un jour on y disputoit pour savoir lequel étoit l’aîné, du roi ou de Monsieur.

    Madame de Sévigné dit encore (20 novembre 1676) que Vineuil doit faire la vie de Turenne. Rien n’en a paru.

  1. N’en déplaise à ceux qui veulent un titre plus relevé, on appeloit portiers les plus qualifiés concierges de la cour.