Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/114

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en seroit quitte pour désavouer Manicamp, et cependant il le chargea de cette réponse :


RÉPONSE AU BILLET.

Je souhaiterois infiniment que vous eussiez autant de penchant à m’accorder ce que je désirerois de vous, qu’il m’a été facile d’accorder la grâce au criminel. Je vous avoue qu’avec une telle recommandation il étoit impossible de rien refuser. Si j’étois assez heureux pour vous en pouvoir donner des preuves par quelque chose de plus difficile, vous connoîtriez que vous m’avez fait injure lorsque vous avez douté de la vérité de mes sentimens ; ils sont, je vous assure, aussi tendres qu’une aussi aimable personne que vous les peut inspirer, et seront toujours aussi discrets que vous les pourrez souhaiter, quoi qu’en disent nos gouverneurs. Je vous conjure de déférer beaucoup aux avis du criminel, car, quoiqu’il soit homme assez mal soigneux, il mérite qu’on se loue de son zèle pour notre service.


Ces avis étoient de se défier fort du chevalier, qui faisoit tout ce qu’il pouvoit pour traverser son

    la pointe, quelques uns s’émoussent en traversant les années ; mais il en reste assez pour que nous lui devions garder sa place dans une histoire des salons françois. L’auteur des études sur la Société polie auroit dû la lui faire. Madame de Sévigné, qui s’y entendoit, écrivoit bien à sa fille, qui s’y entendoit aussi (17 avril 1676) : « Ne trouvez-vous pas madame Cornuel admirable ? »

    Elles étoient trois, et les deux belles-filles valoient presque la mère. De cette maison il est sorti pendant long-temps des épigrammes de toute espèce.

    Madame Cornuel étoit la fille unique d’un M. Bigot,