Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/128

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que l’on aime éperdument, qui puisse réduire au pitoyable état où je suis. Si quelque chose pouvoit adoucir mon chagrin, ma chère, ce seroit la créance que j’aurois que vous souffrirez autant que moi. Ne trouvez pas mauvais que je vous souhaite de la peine, puisque c’est une marque de notre amour. Adieu, ma chère, croyez bien que je vous aime et que je vous aimerai toujours, car, si une fois vous en étiez bien persuadée, il n’est pas possible que vous ne m’aimiez toute votre vie.


RÉPONSE.

Consolez-vous, mon cher ; si ma douleur vous soulage, elle est au point où vous la pouvez souhaiter : je ne vous la sçaurois mieux faire voir que disant que je souffre autant que j’aime. En doutez-vous, mon cher ? venez me trouver, mais venez de meilleure heure, afin que je sois long-temps avec vous et que je me récompense en quelque manière de l’absence que je vais souffrir. Adieu, mon cher ; soyez en repos de mon amour : il sera pour le moins aussi grand que le vôtre.


Marsillac ne manque pas d’être au rendez-vous bien plus tôt qu’à son ordinaire. En abordant sa

    de preuves ; il faut nous contenter de celle-ci, qui ne nous fait pas sortir du cercle de nos connoissances. En 1658, précisément en l’année où nous sommes, mademoiselle de Montpensier, selon son habitude régulière, va aux eaux de Forges. Elle dit : « La maréchale de La Ferté étoit à Forges. Madame d’Olonne y vint, madame de Feuquières de Salins, mademoiselle Cornuel (Margot), force dames de Paris. » (Montp., t. 3, p. 325.)

    Les eaux de Forges passent pourtant pour être de celles dont les qualités ne sauroient être recherchées par les héroïnes de Bussy.