Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/166

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Pendant que le maréchal et ses amis tâchoient d’étouffer le bruit qu’avoit fait Marsillac avec la

    en 1668, traversa les Pyrénées, venant d’Espagne, et arrivant au nom d’Alexis Mikhailowitch, Grammont n’y étoit pourtant pas (Voy. la Relation de cette ambassade moscovite, 1855, in-8, Gide et Baudry, édit. Emmanuel Galitzin).

    Parlant du comte de Guiche, nous avons poussé sur la scène sa sœur, madame de Monaco. Elle « étoit vraiment (Montp. t. 3, p. 449) une belle et aimable personne ». Son « mariage s’étoit fait à Bidache au retour de l’ambassade d’Espagne. M. de Valentinois étoit jeune, bien fait et grand seigneur. » Nous savons qu’elle aimoit déjà Lauzun. Avoit-elle beaucoup d’esprit ? Madame de Sévigné écrit : « La duchesse de Valentinois est favorite de Madame ; elle n’en met pas plus grand pot-au-feu pour l’esprit ni pour la conversation. »

    Et l’autre Madame (la Palatine) a mis ceci dans ses lettres brutales (14 octobre 1718) : « Quelqu’un m’a raconté qu’il avoit surpris Madame et madame de Monaco se livrant ensemble à la débauche. »

    Hélas !

    Nous savons comment finit madame de Monaco. Voici quelques textes qui s’y rattachent et nous intéressent :

    « Madame de Monaco est partie de ce monde avec une contrition fort équivoque et fort confondue avec la douleur d’une cruelle maladie. Elle a été défigurée avant que de mourir. Son dessèchement a été jusqu’à outrager la nature humaine par le dérangement de tous les traits de son visage. La pitié qu’elle faisoit n’a jamais pu obliger personne de faire son éloge. » (Sévigné, 20 juin 1678.)

    « On m’a écrit, répond Bussy, que la maladie dont madame de Monaco est morte lui a fait faire pénitence. »—« Elle a eu, en effet, beaucoup de fermeté. » (Sévigné, 27 juin 1678.)

    Dans cette même lettre du 20 juin 1678, que nous citons la première, madame de Sévigné, qui doute de ce qu’on lui a dit, commençoit de la sorte : « On m’a mandé la mort de madame de Monaco, et que le maréchal de Grammont lui a dit, en lui disant adieu, qu’il falloit plier bagage, que le comte de Guiche étoit allé marquer les loges (29 novembre 1673) et qu’il les suivroit bientôt. »

    Il les suivit. Louvigny devint duc de Grammont. Sa sœur « la borgnesse » (Sévigné, 19 février 1672) avoit été mariée