Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/183

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vouloit avoir blanc et rouge ; elle avoit un rire charmant, et qui alloit réveiller la tendresse jusqu’au fond des cœurs ; elle avoit les cheveux

    mère[A], également mère de madame de Châtillon, lui survit ; elle meurt à 91 ans, en 1696, après avoir (Saint-Simon, t. 1, p. 215) vécu « toute sa vie retirée à la campagne ».

    Gaspard IV de Coligny, marquis d’Andelot, puis duc de Châtillon, promettoit d’être un jour un général. Dès 1641 il est nommé maître de camp du régiment (Daniel, t. 2, p. 381) de Piémont, quoique son père vînt de perdre la bataille de la Marfée.

    En 1644, le père de mademoiselle de Vigean, que Condé aimoit, s’entend avec le maréchal de Châtillon pour marier sa fille à son fils (Mottev., t. 2, p. 129). C’est alors que Condé pousse le fils à aimer passionnément et à enlever mademoiselle de Montmorency. Châtillon s’attache de plus en plus à son protecteur ; il combat près de lui à Lens. Condé l’envoie raconter sa victoire et demande pour lui le bâton de maréchal (Mottev., t. 3, p. 3) ; il n’obtient qu’un brevet de duc (t. 3, p. 117) à la fin de l’année 1648 (et non 1646.—Saint-Simon, t. 1, chap. 8). Saint-Simon l’appelle « bon et paisible mari ». Pourquoi cela ?

    Quoi qu’il en soit, c’est lui qui commence la réputation de Ninon (V. Saint-Evremont) ; il étoit beau et vraiment aimable. Le coup de canon ou la balle qui le tua à Charenton, en 1649, fut détesté dans les deux partis (Guy Joly, p. 20). Chavagnac a raconté cette triste mort (9 février). Diverses pièces, publiées alors, contiennent son panégyrique ; elles sont numérotées 22706, 22707, 22708, dans la Bibliothèque du P. Lelong. Châtillon ne laissa aucuns biens (Omer Talon, 331). « Il étoit beau », avons-nous dit déjà, « bien fait de sa personne et brave au dernier point. » Au moment où il mourut, il aimoit mademoiselle de Guerchy. « Dans le combat (Montp., t. 2, p. 47) il avoit une de ses jarretières (bleues) nouée à son bras. »

    Son frère aîné, Coligny, a été, avec le duc de Guise, le héros du duel romanesque de la place Royale, que M. V. Cousin a raconté dans son Histoire de madame de Longueville ; mais il en a été le héros malheureux.