Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/193

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soit riche et que cet argent ait été employé à son usage particulier.

Le défaut d’âge de Coligny lorsqu’il épousa sa femme rendant son mariage invalide, et se

    vergogne, ses lods et ventes à Louis XIV (La Place, t. 3, p. 216), qui lui répondit : « Il ne faut pas profiter de la disgrâce des malheureux. » Attrape, camarade ! Tallemant lui a consacré son chapitre 234 ; il le taxe d’impertinence, doute de sa bravoure, mais reconnoît qu’il étoit « bon abatteur de bois ». Nous savons ce que parler veut dire.

    Tallemant parle aussi de sa femme, Charlotte-Marie de Daillon, fille du comte du Lude, « une des plus belles, pour ne pas dire la plus belle de la cour ». Loret (septembre 1653) n’a pas oublié ce mariage. Roquelaure étoit riche ; il donne à sa fiancée douze bourses parfumées contenant 6,000 pièces d’or de 11 livres 10 sous : cela faisoit 69,000 livres, et feroit quelque chose comme 200,000 livres. Lorsqu’elle fut accouchée deux fois, Loret la trouve encore

    Plus fraîche et plus belle que Flore.

    « Assurément, c’est une belle créature », dit Mademoiselle. Quant à madame de Sévigné, elle déclare que madame de Roquelaure battoit toutes les autres à plate couture. Elle aimoit Vardes lorsqu’elle se maria, et ne put jamais s’habituer à se plaire en son état de femme mariée. Douce, rêveuse, plaintive, elle fut peut-être touchée, vers la fin, de l’amour que témoignoit pour elle le duc d’Anjou. Elle mourut en 1657. Le lendemain de sa mort, le duc d’Anjou va à confesse, communie et fait dire mille messes (Montp., t. 3, p. 268).

    Roquelaure ne fut jamais duc vérifié. En 1663 Louis XIV lui fit défendre de soumettre son brevet au Parlement (Mott., t. 5, p., 196).

    La Bibliothèque nationale possède (Catal., t. 2, nº 3668) une affiche faite au sujet du ban et arrière-ban de Normandie, le 21 août 1674, au nom de Roquelaure, commandant en chef des troupes de la province.

    Son fils, Biran, voluptueux sans scrupule (Saint-Simon, t. 5, p. 77), épouse mademoiselle de Laval, fille d’honneur de la dauphine et maîtresse du roi. Une fille lui arrive trop vite : « Mademoiselle, dit-il, soyez la bienvenue ; je ne vous attendois pas si tôt. » Il se rua dans le bas comique et accepta