Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/266

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Portrait de Charles, roi d’Angleterre[1].

Charles, roi d’Angleterre, avoit de grands yeux noirs, les sourcils fort épais, et qui se joignoient ; le teint brun, le nez bien fait, la forme du visage longue, les cheveux noirs et frisés. Il étoit grand et avoit la taille belle. Il avoit l’abord froid, et cependant il étoit doux et civil dans la bonne plus que dans la mauvaise fortune ; il étoit brave, c’est-à-dire qu’il avoit le courage d’un soldat et l’âme de prince ; il avoit de l’esprit ; il aimoit ses plaisirs, mais il aimoit encore plus son devoir ; enfin il étoit un des plus grands rois du monde. Mais, quelque heureuse naissance qu’il eût, l’adversité, qui lui avoit servi de gouverneur, avoit été la principale cause de son mérite extraordinaire.

  1. Lorsque Charles II courtise madame de Châtillon, il est question de lui faire épouser Mademoiselle (Montp., t. 2, p. 148). Rétabli sur le trône (Mottev., t. 5, p. 83), il refuse Hortense Mancini et cinq millions. Il « ne cédoit à personne (Mém. de Grammont, ch. 6) ni pour la taille ni pour la mine. Il avoit l’esprit agréable, l’humeur douce et familière. » Charles II promettoit beaucoup, ce fut un triste sire.

    Il « étoit d’une complexion tendre et fort galant ; aussi toutes les belles de sa cour firent-elles des entreprises sur son cœur. Celles qui eurent le plus de part à sa tendresse furent Barbe de Saint-Villiers, femme de Roger Pulner, comte de Castle-Maine, en Irlande (depuis comtesse de Southampton, et enfin duchesse de Cleveland) ; Françoise-Thérèse Stuart, veuve de Charles Stuart, duc de Richmond et de Lenox (Mém. de M. de ***, p. 562) ; Mademoiselle de Quervalle, baronne de Petersfield, comtesse de Farsam, duchesse de Portsmouth, et madame Nelguin, qui avoit vendu des oranges » (Ibid., p. 568).

    Macaulay a dit la vérité sur le compte de ce vilain monarque.