Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/280

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dont il étoit assuré, que d’un autre ; et, d’ailleurs, que, l’abbé la tenant en chambre et la déshonorant absolument par là, il étoit bien aise que le prince de Condé, son cousin et son amant, en reçût une mortification extraordinaire. Mais enfin l’accommodement du maréchal d’Hocquincourt étant fait à condition que la duchesse sortiroit de prison, il fallut la mettre en liberté ; on l’envoya à Marlou, où il lui arriva, quelque temps après, la plus fâcheuse affaire du monde.

L’abbé Foucquet étoit convenu avec elle que tous les samedis ils se renverroient réciproquement les lettres qu’ils se seroient écrites pendant la semaine, et que ce seroit lui qui les enverroit quérir par un homme qui se diroit à mademoiselle de Vertus[1]. Un jour que cet homme étoit à Marlou, il y arriva un laquais du maréchal

  1. C’est celle à qui, dans la lettre célèbre de madame de Sévigné (1672), madame de Longueville demande des nouvelles de son fils. Elle étoit sœur de madame de Montbazon. Catherine-Françoise de Bretagne est morte le 21 novembre 1692.

    Tallemant (t. 4, p. 454) lui accorde du mérite. Elle savoit le latin : « Les Vertus descendoient directement de François, comte de Vertus et de Goello, baron d’Avaugour et seigneur de Clisson, de Champtocé, etc., fils naturel de François II, duc de Bretagne, et d’Antoinette de Maignelois, dame de Cholet. »

    Amie intime, et en tout temps, de madame de Longueville, elle cherche à la réconcilier un jour avec La Rochefoucauld, un autre jour avec son mari (1654, Montp., t. 2, p. 442).

    Elle resta demoiselle, ne put vivre chez sa mère, qui étoit trop peu mère de famille, et alla d’abord chez madame de Rohan, puis à Port-Royal.

    M. Victor Cousin lui a donné une place à côté de son amie.