Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De Méneville[1] et de Brion[2]
S’il sort jamais un embryon,
Fils de son père il ne sera.
Alléluia !

    joueur et pauvre. Les Gourdon partagèrent la fortune des Stuarts. En 1685, un Gourdon est à la poursuite d’Argyle. Le 5 mai 1689, Dangeau met dans son journal : « Le duc de Gourdon continue à se défendre dans le château d’Edimbourg, où il est assiégé. »

    Mademoiselle de Gourdon (Guordon, Gordon) fut d’abord fille d’honneur de la reine-mère, puis dame d’atours de Henriette d’Angleterre, de la seconde Madame (Sourches, t. 1, p. 206).

    Elle est fille d’honneur dès la Fronde. En 1652, le peuple pille ses bagages (Loret, mois de mai). En 1658, Mademoiselle, qui dit (t. 3, p. 285) qu’elle est assez considérée, en parle de cette manière : « Je l’avois vue auprès de madame la princesse, où la reine l’avoit mise parcequ’elle ne vouloit pas être religieuse. C’est une fille d’une maison de qualité d’Ecosse, et, lorsque M. le Prince fut arrêté, elle ne voulut pas suivre madame la princesse ; la reine la prit. »

    Peu après elle ajoute (t. 3, p. 300) que Monsieur « ne s’amuse qu’à faire des habits à mademoiselle de Gourdon ».

    Ce que confirment les Portraits de la Cour (V. la Collection Cimber et Danjou) : « Il a eu avant son mariage beaucoup d’amitié pour madame de Gourdon, et la reine, pour découvrir ses sentimens, luy dit un jour qu’il sembloit qu’il fust amoureux de cette dame, à cause qu’il luy avoit envoyé des pendans d’oreilles de quatre mille écus en estreine au premier jour de l’an. Il respondit que, pour beaucoup d’amitié et de compassion, il en avoit véritablement pour une pauvre estrangère hors de son pays et sans biens. »

    Mademoiselle de Gourdon ne plaisoit pas à tout le monde :

    Je me connois en ange :
    Gourdon ne l’est pas,

    dit un refrain (Nouveau Siècle de Louis XIV, p. 80) de 1662.

    Madame de Lafayette, introduisant dans une lettre (décembre 1672) la seconde Madame : « Elle se mit, dit-elle, sur le ridicule de M. de Meckelbourg d’être à Paris présentement, et je vous assure que l’on ne peut mieux dire. C’est

  1.  
  2.