Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/326

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Quand Marsillac au monde vint,
Pour défaire les Philistins
Mâchoire d’âne il apporta.
Alléluia !

    une personne très opiniâtre et très résolue, et assurément de bon goût, car elle hait madame de Gourdon à ne la pouvoir souffrir. »

    Madame, en effet, l’accuse dans ses lettres d’être rêveuse, bizarre (18 février 1716), l’appelle méchante et dit qu’elle calomnia la première Madame auprès de Monsieur (13 juillet 1716).

    Beuvron passe pour avoir joui de cette belle anglaise.

    D’abord on chante (Rec. de Maurepas, t. 4, p. 271) :

    Fouilloux, sans songer à plaire,
    Plaît pourtant infiniment
    Par un air libre et charmant.

    En 1692 on parle, toujours dans les chansons, de « sa rouge trogne » ; on dit :

    Aussi rouge qu’une écrevisse,

    ou bien : « C’est Baron qui l’enivre ». « Elle étoit grande et fort éclatante (Sourches, t. 1 ; p. 39) mais plus belle de loin que de près. Elle eut ensuite la petite vérole, qui la rendit extrêmement laide, et elle n’eut pas d’enfants. » Ainsi passe la beauté des dames.

    Bénigne de Meaux du Fouilloux (V. la notice de M. de la Morinerie) avoit un frère que les Mémoires de M. de *** (p. 531) nomment « le Fouilloux », que la table du premier volume de Quincy nomme « Fouilleuse », que le texte (t. 1, p. 158) nomme « M. de Fouilleux », qui étoit enseigne des gardes de la reine, rustique, mais spirituel et gaillard (Tallem., t. 1, p. 355). Après avoir fait rougir les filles de la reine par ses mots vigoureux, il fut tué de la propre main de Condé, paroît-il, au combat du faubourg Saint-Antoine (V. Mottev., t. 4, p. 338). « C’estoit une espèce de favori que le cardinal poussoit auprès du roi » (Montp., t. 2, p. 274).

    Le roi eut toujours de l’amitié pour mademoiselle du Fouilloux. Son nom étoit fameux en province. En 1662, à Uzès, Racine le vante (Lettre à La Fontaine). Louis XIV l’accabla de prévenances (V. Lettre à Talbot en mai 1664, t. 5 des