Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/334

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bout ; la mâchoire comme le

bout du nez ; et tout cela, qui en détail n’est pas beau, est à tout prendre assez agréable. Elle a la taille belle, sans avoir bon air ; elle a la jambe bien faite, la gorge, les bras et les mains mal

    d’être la même chose, cela soit dit sauf le respect que nous devons à un aussi solide écrivain que madame de Maintenon.

    Bussy s’est repenti d’avoir fait la guerre à sa cousine. Il n’étoit pas seul à croire que le comte de Lude l’aimoit avec profit. Voici un couplet qui est de la même opinion. Il faut avouer que le couplet peut n’être qu’un écho de l’Histoire amoureuse :

    Froulay, Brégis, l’Archevesque et Bonnelle,
    Montmorillon, Thoré,
    Chastillon et Condé,
    Pommereuil et Gondy,
    De Lude et Sevigny,
    Saint-Faron et Montglas,
    Font l’amour sans soupirs, sans larmes, sans hélas !

    Madame de Sévigné est la Sophronie de Somaize (t. 1, p. 221) :

    « Sophronie est une jeune veuve de qualité. Le mérite de cette précieuse est égal à sa grande naissance. Son esprit est vif et enjoué, et elle est plus propre à la joye qu’au chagrin ; cependant il est aisé de juger par sa conduite que la joye, chez elle, ne produit pas l’amour : car elle n’en a que pour celles de son sexe, et se contente de donner son estime aux hommes ; encore ne la donne-t-elle pas aisément. Elle a une promptitude d’esprit la plus grande du monde à connoistre les choses et à en juger. Elle est blonde, et a une blancheur qui répond admirablement à la beauté de ses cheveux. Les traits de son visage sont déliez, son teint est uny, et tout cela ensemble compose une des plus agreables femmes d’Athènes (Paris). Mais, si son visage attire les regards, son esprit charme les oreilles, et engage tous ceux qui l’entendent ou qui lisent ce qu’elle écrit. Les plus habiles font vanité d’avoir son approbation. Ménandre (Ménage) a chanté dans ses vers les louanges de cette illustre personne ; Crisante (Chapelain) est aussi un de ceux qui la visitent souvent. Elle aime la musique et hait mortellement la satyre. Elle loge au quartier de Léolie » (au Marais, rue Saint-Anastase, d’abord).