Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/351

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qui étoit grosse :

On dit que vous avez tous deux
Ce qui rend un homme amoureux,
J’entends un honnête homme,
Et non pas celui que je sçai,
Qui ne sçait point le mal que j’ai.

Personne au monde n’a plus de gaîté, plus de feu, ni l’esprit plus agréable qu’elle. Ménage[1], en étant devenu amoureux, et sa naissance, son âge et sa figure l’obligeant de cacher son amour autant qu’il pouvoit, se trouva un jour chez elle dans le temps qu’elle vouloit sortir pour aller faire quelque emplette. Sa demoiselle n’étant pas en état de la suivre, elle dit à Ménage de monter dans son carrosse avec elle, et qu’elle ne craignoit point que personne en parlât. Celui-ci badinoit en apparence, mais en effet étant fâché,

  1. Je ne peux pas donner ici une large place à un pédant, quelque amoureux qu’il ait été. On lit dans le Menagiana inédit (de La Monnoye) ce passage qui nous concerne :

    « C’est un bel esprit que M. de Bussy-Rabutin, mais il ne sçavoit rien. Son histoire des Amours des Gaules est toute remplie de fables et de mensonges. »

    Etc., etc.

    « Comme les poètes sont susceptibles de colère, j’ai fait cette épigramme contre M. de Bussy :

    Francorum proceres media, quis credet ! in aula,
    Bussiades scripto læserat horribili ;
    Pœna levis ! Lodoix, nebulonem carcere claudens,
    Retrahit indigno munus equestre duci.
    Sic nebulo gladiis quos formidaret iberis
    Quos meruit francis fustibus eripitur. »

    Oui, Vadius, vous écrasâtes votre ennemi sous des vers d’un tel poids.