Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/399

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Examinez s’il a toujours un grand respect,
Et croyez en ce cas que sa flamme est extrême.

Sçavoir à quoi l’on peut connaître si l’on est aimé.

Si, pendant une longue absence,
L’objet qui cause tous vos feux
Ne perd jamais une occurrence
De vous reconfirmer ses vœux ;
S’il est aise de vous revoir,
Mais de cette aise naturelle
Qu’on ne peut montrer sans l’avoir,
Assurez-vous qu’il est fidèle.

Sçavoir ce qui prouve bien qu’un amant aimé aime.

Lorsqu’un amant près de sa dame,
Qui brûle aussi des mêmes feux,
Lui parle toujours de sa flamme,
Il faut qu’il soit fort amoureux.

Sçavoir lequel, de l’amant ou de la maîtresse, donne de plus grandes marques d’amour ?

Quand, blessés des mêmes coups,
Nos ardeurs sont mutuelles,
Les dames font plus pour nous
Que nous ne faisons pour elles.
Nous ne pouvons pour ces belles
Rien faire équivalant un de leurs billets doux.

Sçavoir s’il suffit entre les amans de se faire les plaisirs qu’ils se sont promis.

À son amant aimé donner ce qu’il demande,
La faveur n’est pas grande ;