Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/400

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Mais, Iris, pour lui faire un extrême plaisir,
Il le faut prévenir :
Car, enfin, je soutiens devant toute la terre
Qu’on se fait peu valoir,
En amour ainsi qu’à la guerre,
Quand on ne fait que son devoir.

Sçavoir si, quand on aime quelqu’un, on peut dire tout de bon à un autre : « Que ne puis-je être à deux sans me rendre infidèle, Ou que ne suis-je à moi pour me donner à vous ! »

Ou l’on se moque d’une belle
À qui l’on tient ces propos doux :
« Que ne puis-je être à deux sans me rendre infidèle,
Ou que ne suis-je à moi pour me donner à vous ! »
Ou, si l’on parle sans feintise,
On veut reprendre sa franchise
Et faire quelque méchant tour :
Car, enfin, si tôt qu’on souhaite
De partager ou quitter son amour,
Je tiens l’affaire déjà faite.

Sçavoir laquelle on devroit le mieux aimer, d’une maîtresse médiocrement tendre, mais égale, ou d’une inégale qui auroit quelquefois plus de tendresse.

J’aimerois mieux un peu moins de caresses
Avec beaucoup d’égalité
Que d’être un jour accablé de tendresses
Et l’autre de sévérité.