Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour moi, voici ce que j’en pense :
L’absence est à l’amour ce qu’est au feu le vent ;
Il éteint le petit, il allume le grand.

Sçavoir ce que fait l’absence en amour.

La longue absence en amour ne vaut rien ;
Mais, si l’on veut que son feu s’éternise,
Il faut se voir et quitter par reprise :
Un peu d’absence fait grand bien.

Sur le même sujet.

Lorsqu’un amant, au bout de quelque temps,
Revoit l’objet qui rend ses vœux contens,
Je vous apprens, Iris (qu’il ne vous en déplaise),
Qu’il n’a pas dans le cœur de plus fortes amours,
Mais qu’il est mille fois plus aise
Que s’il la voyoit tous les jours.

Sur la même question.

En amour, comme en mariage,
Iris, quand on s’est rapproché
Après quelque petit voyage,
Le cœur n’en est pas plus touché,
Mais les sens le sont davantage.

Sçavoir comme il en faut user dans les absences, quand il arrive quelque sujet de se plaindre les uns des autres.

S’il arrive dans vos absences
Des sujets d’éclaircissement,
Amans, faites vos diligences