Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/420

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Iris, je vous contente en ne la voyant plus.
Mais, lorsque le bruit court que vous aimez Orante,
Vous me montrez en vain que vous ête innocente.
Si le public n’en voit autant,
Je ne puis pas être content.

Sur le même sujet.

Apprenez de moi, s’il vous plaît,
De nos devoirs la différence :
Je ne puis vous blesser, Iris, que par l’effet ;
Vous pouvez m’offenser par la seule apparence.

Sçavoir si les dames peuvent être excusables de faire les avances.

Je mépriserois une dame
De qui le cœur rempli de flamme
Paroîtroit le premier charmé.
L’avance en vous est condamnable,
Et, si quelque raison la peut rendre excusable,
C’est quand vos cœurs, Iris, n’ont jamais rien aimé.

Sçavoir s’il est vrai que l’amour égale les conditions.

L’amour égale sous sa loi
La bergère avecque le roi.
Si tôt qu’il en fait sa maîtresse,
Si tôt qu’elle a pu l’engager,
La bergère devient princesse,
Ou le prince devient berger.

Sçavoir qui a le plus de plaisir dans une affaire réglée, ou celui qui aime, le plus, ou celui qui aime le moins.

Lorsque deux cœurs unis brûlent des mêmes feux,
Vous croyez peut-être, Sylvie,