Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Sçavoir si une dame qui fait fort valoir les faveurs qu’elle fait à son amant lui persuade qu’elle l’aime beaucoup.

Afin d’augmenter sa chaleur,
Vous faites valoir la faveur
Que vous donnez à Théagène ;
Mais, d’un autre côté, c’est trahir votre feu :
Car, en lui témoignant, Climène,
Que vous la donnez avec peine,
Vous montrez que vous aimez peu.

Sçavoir quel est le plus sûr moyen de s’aimer long-temps et agréablement.

Pour qu’une affaire dure et toujours dans les ris,
Il faut que la maîtresse, Iris,
Avec ces gens qui vont prônant partout leurs flammes,
Ait un peu de rusticité,
Et qu’aussi le galant, avec toutes les dames,
N’ait que de la civilité.

Sçavoir si l’on peut avoir deux grandes passions en sa vie.

Je demeure d’accord, adorable Sylvie,
Que l’on rencontre rarement
Quelqu’un aimant deux fois fortement en sa vie,
Parce qu’on voit malaisément
Quelqu’un aimer bien tendrement ;
Mais, à ceux de qui le cœur tendre
Ne sçauroit vivre sans amour,
Il est aisé de se reprendre,
Et plus fort que le premier jour.