Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/423

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Sçavoir ce que cela fait sur le cœur d’un amant aimé que sa maîtresse soit accablée des caresses de son mari.

Que jour et nuit votre époux
Fasse l’amant auprès de vous,
Cela n’est point à la mode.
Pour moi, j’en souffre nuit et jour :
Car enfin, Iris, son amour
Vous plaît ou vous incommode.

Sçavoir comment un mari doit faire pour se faire aimer d’une jolie femme qu’il a épousée sans l’avoir connue auparavant.

Damon, tu te plains que ta femme
Ne répond pas bien à ta flamme :
Te mocques-tu des gens d’espérer ces douceurs ?
Elle commence à te connoître
Sous le titre de son maître :
Ce n’est pas sous ce nom que l’on gagne les cœurs.
Prends l’air d’amant, sers-toi de cette amorce :
Cela te fera des appas.
On peut prendre le corps par force,
Mais le cœur ne s’insulte pas[1].

Sçavoir s’il suffit à un amant d’avoir souvent donné des marques de son amour à la personne qu’il aime, sans se soucier de recommencer tous les jours.

Belle Iris, lorsque je vous presse
De me donner à tous momens

  1. Vi capitur corpus, non cor insilitur. Décidément tout ce style n’est pas du premier venu.