Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/430

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est si mauvaise que, quelque soin qu’on apporte à la cultiver, elle est presque toujours stérile. Les peuples y sont fainéans et ne songent qu’à leurs plaisirs. Quand ils veulent cultiver leurs terres, ils se servent des Ruffiens, leurs voisins, qui ne sont séparés d’eux que par la fameuse rivière de Carogne[1]. La manière dont ils traitent ceux qui les ont servis est étrange, car, après les avoir fait travailler nuit et jour, des années entières, ils les renvoient dans leur pays bien plus pauvres qu’ils n’en étoient sortis. Et, quoique de temps immémorial l’on sçache qu’ils en usent de la sorte, les Ruffiens ne s’en corrigent pas pour cela, et tous les jours passent la rivière. Vous voyez aujourd’hui ces peuples dans la meilleure intelligence du monde, le commerce établi parmi eux, le lendemain se vouloir couper la gorge. Les Ruffiens menacent les Braques de signer l’union avec les Cornutes, leurs ennemis communs ; les Braques demandent une entrevue, sachant que les Ruffiens ont toujours tort quand ils peuvent une fois

    publiant à son tour la Carte du pays de Braquerie, les détails du titre que M. Bazin lui imposoit.

    M. Bazin a fait son édition au moyen de la Carte imprimée en 1668 et de deux copies manuscrites qui, comme toutes les copies manuscrites de pamphlets à la mode, présentent quelques variantes. Nous suivons, à peu de chose près, le texte qu’il a donné, et que M. Paulin Paris a mis à la fin du tome 4 de son Tallemant des Réaux. Je n’ai pas cru devoir transcrire ses notes telles qu’elles.

  1. La Galanterie éhontée.