à Malte et Lorraine ; mais, comme elle s’est ruinée par les banqueroutes que les marchands du pays lui ont faites, elle trafique aujourd’hui en Castille[1], dont les marchands sont de meilleure foi.
Plus bas est un grand bourg appelé
Sourdis[2]. Ses maisons, chacune en détail,
- Saint Maigrin, fille de la reine,
- Avec sa belle gorge pleine
- Et son accueil doux et benin,
- S’est fort acquis monsieur Janin,
- Dont l’on dit qu’elle est adorée,
- Tant le matin que la soirée.
- Je ne croye pas que cet amant,
- Dans son nouvel embrazement,
- Lui fasse faire aussi grand’chère
- Comme Gaston luy faisoit faire.
- Guerchy, deux cœurs brûlent pour vous.
- Guerchy, deux cœurs brûlent pour vous ;
- L’amour qui les assemble
- Les feroit plaindre ensemble
- Sans être jaloux ;
- Malte et la Lorraine
- Sont dessous vos lois ;
- Mais tirez-nous de peine :
- À laquelle des trois
- Donnez-vous votre choix ?
- ↑ Jeannin de Castille.
- ↑ Ailleurs Précy.
mademoiselle de Saint-Mesgrin, Loret (1er octobre 1650) en parle, et ce qu’il en dit montre que notre beau financier, Jeannin de Castille, tranchoit du monarque et du coq.
Une autre chanson, qui est de Benserade et datée de 1652, ne viendra pas mal maintenant :
Les deux cœurs, disent les clefs, sont le cœur de M. de Jars, commandeur de Malte, et le cœur de M. de Joyeuse (de la maison de Lorraine).
C’est donc à tort que M. A. Bazin corrige Malte et Lorraine et met Metz en Lorraine, à cause que le chevalier de Lorraine n’est venu au monde qu’en 1643, et parcequ’il suppose que Metz en Lorraine signifieroit le maréchal de Schomberg, gouverneur de la ville et beau galant.