Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/434

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sa maison, et l’autre y a fort altéré sa santé. Cette place a eu depuis grand commerce en Flandre[1], et est maintenant une république.

À une lieue de cette ville vous en trouverez une autre que l’on nomme

Uxelles[2]. Quoique le château n’en soit pas fort élevé, la ville néanmoins est fort belle. Si la symétrie y avoit été observée, la nature en est si riche que ç’auroit été le plus beau séjour du monde. Elle a eu plusieurs gouverneurs. Le dernier est un homme de naissance pauvre, mais de grande réputation[3], et qui en a beaucoup acquis dans une autre place sur la même rivière. Cette ville aime fort son gouverneur, jusqu’à engager tous les jours ses droits pour le faire subsister.

À demi-lieue est

Pommereul[4], autrefois si célèbre pour le séjour qu’y a fait un prince ecclésiastique[5]. Dans ce temps-là il y avoit un évêché ; mais, l’évêque se trouvant mal logé, le siège épiscopal fut transféré à

Lesdiguières[6]. Lesdiguières est une ville assez forte, quoique commandée par une éminence[7].

  1. Où mademoiselle de Pons avoit dû se réfugier.
  2. Marie de Bailleul, veuve du marquis de Nangis, et remariée en 1645 à Louis Châlon du Blé, marquis d’Uxelles.
  3. M. de Clérambault, écuyer de Madame (René Gillier, baron de Puygarreau, en Poitou).
  4. Fille de Bordeaux, intendant des finances, femme de Pommereuil, président au grand Conseil.
  5. Retz.
  6. Anne de la Magdelaine de Ragny, mariée en 1632 à François de Bonne, duc de Lesdiguières.
  7. Retz, son cousin-germain.