Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/436

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À gauche se trouve la ville de

Brion[1], qui a été fort agréable ; mais le grand nombre des gouverneurs l’a ruinée. Toutes ses défenses sont abattues depuis la première fois qu’elle fut prise. C’est aujourd’hui une place à prendre d’emblée. Les avenues en sont assez belles, hormis du côté de la principale porte où il y a un bois de haute futaie sale et marécageux, que le gouverneur n’a jamais voulu faire couper. J’appelle gouverneur celui qui en a le nom, car l’administration de la ville dépend de tant de gens que c’est à présent une république.

Sévigny. La situation en est fort agréable. Elle a été autrefois marchande. Montmoron[2], proche parent du Cornute, en fut gouverneur ; mais il en fut chassé par un comte angevin[3], qui la gouverna paisiblement long-temps, lequel partageoit le gouvernement avec un autre comte bourguignon[4].

D’Harcourt[5] est une ville de grande réputation. Il y a une célèbre université. Les guerres qu’elle a eues depuis long-temps avec un prince des Cornutes ont bien diminué de sa première splendeur. C’est une situation assez pareille à celle de

  1. Biron. Ce n’est pas madame de Brion, morte en 1651.
  2. Charles de Sévigné seigneur de Montmoron, cousin issu de germain de Henri, marquis de Sévigné.
  3. Du Lude.
  4. Bussy. Mais ceci feroit croire que la carte n’est pas de Bussy, ou que Bussy se vante, ou encore qu’il ne faut pas prendre pour des paroles d’Évangile tout ce que nous rencontrons.
  5. La princesse d’Harcourt.