Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/84

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Benserade, qui étoit amoureux de celle-ci, fit ce sonnet au chevalier :

SONNET.

Quoi ! vous vous consolez, après ce coup de foudre beau !
Tombé sur un objet qui vous parut si
Un véritable amant, bien loin de s’y résoude
seroit enfermé dans le même tombeau !
Quoi ! ce cœur si touché brûle d’un feu nouveau !
Quelle infidélité ! qui peut vous en absoudre ?
Venir tout fraîchement de pleurer comme un veau,
Puis faire le galant et mettre de la poudre !

    vers 1624, fille de Bernardin Gigault de Bellefonds (elle s’appeloit Marie ; et de Jeanne aux Espaules de Sainte-Marie ; mariée, en 1651, au marquis de Villars, qui mourut en 1 698 ; morte le 25 juin 1706. On a d’elle trente-sept lettres à madame de Coulanges, datées de Madrid et écrites en 1676, 1680, 1681. (Voy. Lemontey.)

    Une autre Villars (Julienne-Hippolyte d’Estrées), mariée en 1597 à Georges de Brancas, marquis, puis duc de Villars, vivoit encore en 1657. Elle a été secouée par Tallemant des Réaux. — Escroqueuse et libertine par delà toute créance.

    Celle-ci roucouloit comme une colombe. Quoiqu’il eût un frère archevêque d’Alby d’assez bonne heure (Mém. de Choisy, Michaud, 626, Villars n’étoit pas de la première noblesse : il cherchoit fortune ; mais il étoit vaillant à outrance, et beau comme un Achille. Au duel fatal de Nemours (Retz, 379, il fit si bien que Conti le voulut à lui. Il avoit été en Fronde commandant des chevau-légers de Sillery.’Lenet, coll. Michaud, 347.) Cette bravoure et cette beauté, partout célèbres [Le Père Berîhod, coll. Petitot, t. 48, p. 396) lui valurent le nom d’Orondate. Sa femme, qui « est tendre et sait bien aimer » (Madame de Coulanges à Sévigné, 15 juillet 1671, en fait’sa divinité et l’adore toute sa vie.

    Villars se poussa dans les ambassades. (Voy. la Corresp. administ. de Louis XIV, t. 4.) Il avoit fait la cour en règle à