Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/96

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et sans amitié ; il étoit mestre de camp du régiment des gardes françoises conjointement avec le maréchal de Grammont, son père.


Portrait de Manicamp[1].

Manicamp avoit les yeux bleus et doux, le nez aquilin, la bouche grande, les lèvres fort rouges

    n’y pensons plus ici, pas même le maréchal (de Grammont), qui a repris le soin de faire sa cour. Pour votre princesse (de Monaco), comme vous dites très bien, après ce qu’elle a oublié (le roi, qui l’avoit aimée), il ne faut rien craindre de sa tendresse. Madame de Louvigny et son mari (frère de Guiche) sont transportés. La comtesse de Guiche voudroit bien ne point se remarier, mais un tabouret la tentera. Il n’y a plus que la maréchale qui se meurt de douleur. » (Sévigné, jour de Noël, 1673.)

    Cette note est longue. Quoi ! tant de mots pour de si chétives marionnettes ! Qu’est-ce que cela dit à l’histoire ? Ah ! d’Alembert avoit raison de faire la guerre aux compilateurs. — De grâce ! considérez qu’ils ont eu leurs jours de gloire, qu’ils ont régné sur la scène du monde, qu’ils ont été polis, galants, spirituels, et que, si on ne parle pas d’eux sur les marges de ce livre, on n’en parlera nulle part.

  1. Manicamp, déjà nommé, est catégoriquement accusé d’italianisme dans la France devenue italienne, ailleurs et ici. Le numéro 2803 du t. 2 du nouveau Catalogue de la Bibliothèque nationale (V. aussi les numéros 2816 et 2879) désigne une pièce qui a pour titre : Capitulation accordée par M. le comte de Fuensaldaigne à M. le duc d’Elbeuf, et, en son nom, à M. de Manicamp, pour la reddition de Chauny (le 16 juillet 1652). Ce Manicamp, père du nôtre, maréchal de camp sous Gassion, prend en 1644 (V. Quincy) les forts de Rébus et de Hennuyen. Louis XIII ne l’aimoit pas. En mourant il l’appelle (Montglat, Coll. Michaud, p. 136) pour se réconcilier avec lui. Avec Candale, Condé, Conti, Mercoeur, le maréchal de Grammont, le marquis de Roquelaure, M. de Montglat, Hocquincourt, etc. (Estat de la France, 1648), il est « un de ceux qui doivent espérer l’ordre ». Il venoit d’être fait (1647. Du Plessis, Coll. Michaud, 386) lieutenant général en Catalogne ; on lui promet le bâton en 1650 (Lenet,