Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/148

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Les maris sans dames fripées,
Les rues sans boue en ce tems[1],
Sans embarras et sans auvents[2],
Et bientôt les modes nouvelles
Rendront nos casaques plus belles ;
Et ce qui sera de plus beau
C’est la sûreté du manteau :
Car bientôt, grace à la police,
Paris sera purgé de vice,
Et des vicieuses aussi,
Qui n’aiment guère tout ceci ;

    deux carrosses de ces deux maîtres s’étoient rencontrez et entreheurtez. Ces laquais vouloient tuer le cocher de M. de Tilladet. Le maître voulut sortir du carrosse pour l’empêcher, et fut aussitôt accablé de ces coquins, qui le tuèrent brutalement. Le Roi veut que justice soit faite, et a donné une déclaration contre les laquais pour empêcher à l’avenir de tels abus, savoir, qu’ils ne porteront plus d’espée ni aucune arme à feu, sur peine de la vie ; qu’ils seront dorénavant habillez de couleur diverse, et non de gris, afin qu’ils soient reconnus. Cette déclaration a été envoyée au Parlement pour être verifiée et publiée. Cela a été fait. Elle a été publiée par tous les carrefours et affichée par toute la ville ; mais je ne sais pas combien de temps elle sera observée. » (Lettre de Guy Patin, 16 janv. 1655.) — Cf. Loret, Muse histor., Gaz. du 23 janv. 1655. Il raconte le même fait et ajoute :

    Chacun bénit le réglement
    Tant du Roi que du Parlement ;
    Mais si plus de trois mois il dure,
    Ce sera grand coup d’aventure.

  1. « Dès l’an 1666, dit le Dict. de Paris, par Hurtaut et Magny, l’on commença à nettoyer les rues de Paris. »
  2. La même année 1666 fut portée une ordonnance pour supprimer les auvents, qui, avançant trop dans les rues, obscurcissoient le dedans des boutiques, et empêchoient, la nuit, la clarté des lanternes. Cf. Variétés histor. et litter., t. 6, p. 249.