Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/367

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Et le tout d’un monstre infernal,
S’il n’avoit été libéral,
L’auroient certes, comme je pense,
Fait haïr de toute la France.
Il faisoit donc quelques présents,
Mais qui pourtant n’étoient pas grands :
Des essences et des pommades,
Des citrons doux pour les malades,
Des raisins doux de Languedoc
Pour le carême, c’étoit hoc,
Et quelque autre chose semblable,
Non pas d’un prix inimitable ;
Mais pour être parfait amant,
Suffit de donner seulement.
Bien que Fleuri logeât chez elle,
Elle ne lui fut pas fidèle.
Comme un cent ne suffisoit pas,
D’Épagni[1] eut le même cas,
Du même temps, à la même heure,
Homme encore laid, ou je meure,
Qui, sans le bon monsieur Fleuri,
Qui sur lui l’auroit enchéri,
Il auroit été, si je n’erre,
Le plus laid homme de la terre,
Commençant à s’émanciper,

  1. Sur cette simple mention, il nous est impossible de donner des renseignements précis. Nous connoissons sous ce nom un abbé d’Espagny à qui Scarron a adressé une épître où, pour le remercier de quelques sarcelles envoyées par ce prélat, il lui disoit :

    Adieu, cher abbé de mon âme ;
    Cupidon vous doint belle dame,
    Car maints prelats de ce temps-cy
    Aiment belles dames aussy,
    Et j’en connois d’assez peu sages
    Pour enganymeder leurs pages.