Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/370

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Où, bien souvent, comme un fantôme
J’ai connu ce maître paillard
L’attendre tout seul à l’écart.
Mais, hélas ! la beauté qu’il aime
Le publie trop elle-même
Pour vous le réciter ainsi.
Peut-être savez-vous aussi
Les discours que de leur fenêtre
Ils se faisoient sans trop paroître,
Parce que monsieur de Brancas
Dessus ce point ne railloit pas,
De quoi pourtant chacun s’étonne,
Le voyant si bonne personne.
Monsieur le maréchal d’Estrez[1],
Qui, je crois, comme vous savez,
N’a pas l’âme trop libérale,
Etoit encor de sa cabale.
Jugez un peu s’il l’aimoit bien,
Puisqu’il lui fit présent d’un chien,
Mais d’un joli chien de Boulogne,
Petit et de camuse trogne.
Mais comme son affection
Augmentoit sa prétention,
Il lui fit un don plus solide :
C’étoit un petit coffre vide,
Mais ajusté fort joliment,
Et qui, dit-on, étoit d’argent.
Après, contrefaisant la prude,

    du couvent des Capucins. Le duc de Mercœur, qui l’avoit fait construire, l’avoit enrichi, dit Sauval, d’un jardin et d’un bois d’une grandeur considérable. (Sauval, t. 2, p. 68.)

  1. François-Annibal d’Estrées, marquis de Cœuvres, maréchal de France, né en 1573, mort le 5 mai 1670. Voy. ci-dessus, p. 243.