Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/372

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Malgré ce qu’il put entreprendre,
Elle le force de se rendre.
Et l’on dit, malgré qu’il en eût,
Qu’elle en fit ce qu’elle voulut ;
Et lorsqu’il eut quitté sa patte,
Après l’avoir nommée ingrate
Et fait quelques discours confus,
Il jura de ne tomber plus.
Son serment ne fut pas frivole,
Car depuis il lui tint parole.
Alors que ce surintendant[1]
Fut frappé de cet accident
Qui, par une chute commune,
Entraîna plus d’une fortune,
Dieu sait quels furent ses regrets !
Cela m’importe fort peu ; mais,
À ce que l’on me persuade,
Elle fut tout à fait malade,
Et même, à ne vous mentir point,
Elle en perdit son embonpoint.
Depuis, lorsque ses amis virent
Que les choses se ralentirent,
Recouvrant un peu de santé,
On vit renaître sa beauté.
À peine chacun la découvre

    l’on saisit la fameuse cassette où tant de lettres compromettantes furent trouvées et que le roi fit généreusement brûler.

  1. Nous n’avons pas à rappeler ici les détails de la chute de Fouquet, la fête qu’il donna à Vaux, son arrestation à Nantes. Cette chute, comme le dit l’auteur,

    Entraîna plus d’une fortune.

    Madame du Plessis-Bellière et l’abbé de Belesbat, principaux agents de ses plaisirs, les femmes trop nombreuses qu’il combloit de ses riches présents, les écrivains qu’il pensionnoit, eurent surtout à déplorer son malheur.