du commun. Quoiqu’il aimât passionnément madame de La Vallière, il se sentoit épris quelquefois de la beauté de quelques dames et étoit bien aise de satisfaire son envie. Il étoit dans ces sentimens pour la princesse de Monaco [1], dont M. de Lauzun possédoit les bonnes grâces ; et comme M. de Lauzun se croyoit capable, à cause de ses grandes qualités que j’ai remarquées ci-devant, de conserver l’amitié de la princesse de Monaco et de se mettre bien dans le cœur de madame de Montespan, il défendit à la princesse de Monaco, qui lui avoit découvert la passion du grand Alcandre, d’y répondre aucunement [2], et la menaça, s’il s’apercevoit du contraire, de la perdre de réputation dans le monde.
Ces menaces, au lieu de plaire à la princesse de Monaco, lui firent penser à sortir de la tyrannie qu’il vouloit exercer sur elle ; et, prenant en même temps des mesures avec le grand Alcandre, ce qu’elle n’avoit point fait auparavant, elle le fit résoudre d’envoyer M. de Lauzun à la guerre, où il avoit une grande charge [3]. Ainsi le grand Alcandre ayant dit à M. de Lauzun qu’il se tînt prêt à partir dans deux ou trois jours, M. de Lauzun demeura tout surpris à cette nouvelle ; et en devinant la cause aussitôt, il dit au grand Alcandre qu’il n’iroit point à l’armée, à moins qu’il ne lui en donnât le commandement ; qu’il