Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/44

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ches qu’il a faites, ni des soins du duc de Saint-Aignan [1], que nous appellerons désormais duc de Mercure, comme celui qui par ses peines a accouplé nos dieux, malgré la jalousie de nos déesses.

Commençons par le fidèle portrait du Roi [2]. Il est grand, les épaules un peu larges, la jambe belle, danse bien, fort adroit à tous les exercices du corps ; il a assez l’air et le port d’un monarque, les cheveux presque noirs, marqué de petite vérole, les yeux brillans et doux, la bouche rouge, et avec tout cela il n’est assurément pas beau. Il a extrêmement de l’esprit, son geste est admirable avec ce qu’il aime, et l’on diroit qu’il réserve le feu de son esprit, comme celui de son corps, pour cela. Ce qui aide à persuader qu’il en a infiniment, c’est qu’il n’a jamais donné son attache qu’à des personnes de ce caractère. Il a

    d’un écuyer de la grande écurie, veuve de P. Bénard, seigneur de Rezay, conseiller au Parlement ; elle lui apportoit deux mille livres de revenu.

    De ce mariage : 1º Jean François de La Baume Le Blanc, marquis de La Vallière, né le 4 janvier 1642 ;

    2º Jean Michel Emard de La Baume Le Blanc, né le 19 août 1643 ;

    3º Françoise Louise de La Baume Le Blanc, dame des baronnies de Châteaux, en Anjou, et de Saint-Christophe, en Touraine, née le samedi 6 août 1644 et baptisée à Saint-Saturnin de Tours. Elle fut nommée en 1662 fille d’honneur de Madame, duchesse d’Orléans, à qui l’avoit donnée madame de Choisy. Elle avoit été élevée avec la sœur de Mademoiselle, et celle-ci la menoit souvent à la cour, « quoiqu’elle aimât beaucoup mieux demeurer chez elle. » (Mém. de Mad., édit. de Maestricht, t. 5, p. 172.)

  1. Voy. ci-dessus, p. 8.
  2. Voy. ci-dessus, p. 4.