Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/453

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Aussi étoit-ce pour cette raison-là qu’il avoit entretenu Louison d’Arquien si publiquement, comme lui avoit reproché la duchesse, ainsi que j’ai rapporté ci-dessus. Mais on n’avoit pas eu meilleure opinion pour cela de sa bravoure, et il fallut cette dernière circonstance pour détromper tout le monde. Au lieu donc de se cacher, comme un autre auroit fait, il se mit dans les remèdes publiquement, et, ses bons amis se doutant de son incommodité, il les confirma dans leurs soupçons, et en fit galanterie comme un jeune homme auroit pu faire.

Cependant cette circonstance, qu’il croyoit si avantageuse à sa réputation, fut plus nuisible à sa fortune qu’il ne pensoit : car, outre que pour avoir été mal pansé dans les commencemens, ou peut-être pour être d’un tempérament difficile à guérir, il fut obligé d’entrer dans le grand remède, le grand Alcandre, ayant su son désordre, perdit le peu d’estime qu’il pouvoit avoir pour lui, et lui refusa la charge de prévôt des marchands de la ville de Paris, qu’il étoit disposé de lui accorder, à la recommandation de M. de Pomponne [1], son beau-frère, qui étoit l’un de ses ministres.

    droit de se remarier, et le marquis ayant épousé, en 1661, mademoiselle de Navailles, fille du duc de ce nom, eut d’elle jusqu’à sept enfants, malgré son impuissance judiciairement constatée. Aucun ouvrage ne donne plus de détails sur ce procès singulier et sur le marquis de Langeais que les Mémoires de Jean Rou, récemment publiés par la Société de l’histoire du protestantisme françois, 2 vol. in-8, 1857.

  1. Simon Arnauld, marquis de Pomponne, fils de Robert Arnauld d’Andilli, épousa, en 1660, Catherine L’Advocat.