Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/89

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Tambonneau [1], la princesse de Monaco [2] avec Pegelin [3], mesdames d’Angoulême [4], de

    de cette Histoire, p. 153 et suiv. — Nous la compléterons par ces quelques lignes tirées du portrait qu’elle fit d’elle-même pour mademoiselle de Montpensier : « Le peu de justice et de fidélité que je trouve dans le monde, dit-elle, fait que je ne puis me remettre à personne pour faire mon portrait ; de sorte que je veux moi-même vous le donner le plus au naturel qu’il me sera possible, dans la plus grande naïveté qui fût jamais. C’est pourquoi je puis dire que j’ai la taille des plus belles et des mieux faites qu’on puisse voir. Il n’y a rien de si régulier, de si libre ni de si aisé. Ma démarche est tout à fait agréable, et en toutes mes actions j’ai un air infiniment spirituel… Mes yeux sont bruns, fort brillants et bien fendus ; le regard en est fort doux, et plein de feu et d’esprit. J’ai le nez assez bien fait, et, pour la bouche, je puis dire que je l’ai non seulement belle et bien colorée, mais infiniment agréable par mille petites façons naturelles qu’on ne peut voir en nulle autre bouche… J’ai un fort joli petit menton ; je n’ai pas le teint fort blanc ; mes cheveux sont d’un châtain clair et tout à fait lustrés ; ma gorge est plus belle que laide… On ne peut pas avoir la jambe ni la cuisse mieux faite que je ne l’ai, ni le pied mieux tourné. »

  1. Nous avons parlé ailleurs (voy. ci-dessus, p. 47) de madame de Luynes. Tambonneau, président à la Chambre des Comptes, nous est connu par Tallemant, qui s’étend avec complaisance sur ses malheurs domestiques. Long-temps trompé par sa femme, qu’il trompoit à son tour, le président menoit de front les affaires, les amourettes et les fêtes. Plus difficile pour sa table qu’un profès en l’ordre des Coteaux, le président s’est attiré de la part de Saint-Évremont une épigramme assez vive et qui ne confirme pas mal certaines assertions de Tallemant.
  2. La princesse de Monaco, Catherine-Charlotte de Grammont, fille d’Antoine III, maréchal de Grammont ; elle avoit épousé, le 30 mars 1660, Louis Grimaldi, prince de Monaco, duc de Valentinois. Elle étoit sœur du comte de Guiche, célèbre dans cette histoire.
  3. Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun, marquis de Puyguilhem. — Nous le retrouverons dans l’Histoire des amours de mademoiselle de Montpensier. Voy. t. 1, p. 132 et suiv.
  4. Mariée le 3 novembre 1649 à Louis de Lorraine, duc