PRÉFACE.
Lorsque parurent pour la première fois les libelles que nous publions, ils n’eurent, pour s’accréditer auprès des lecteurs, ni le charme élégant du style, ni l’autorité du nom de Bussy ; le scandale seul fit leur succès.
Il se trouve peut-être encore, après deux siècles, des lecteurs attardés qui cherchent dans ces livres ce qu’y voyoient leurs aïeux : ce n’est point à eux que nous nous adressons ; nos visées sont plus hautes. Le scandale est devenu de l’histoire, et c’est pour montrer dans quelle mesure on peut y ajouter foi que nous y avons joint le commentaire qui sert de contrôle aux récits du pamphlétaire. Composés on ne sait où, les uns en France, les autres à l’étranger, et publiés en Hollande, ces libelles eurent vite passé la frontière ; à défaut des livres, dont un nombre fort restreint put pénétrer dans le royaume, les copies se multiplièrent, et Dieu sait quel aliment y trouvèrent les conversations ! Tout hobereau qui, après un voyage à Paris, dont son orgueil faisoit un voyage à la cour, rentroit dans sa province,