Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/34

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parce que le lendemain, qui étoit destiné à une partie de chasse, notre belle se trouva un peu lasse et fatiguée, et elle pria le Roi de la dispenser de l’accompagner dans un si pénible exercice. Le Roi, qui ne pouvoit l’abandonner, aima mieux en différer le divertissement que de le donner aux autres dames sans qu’elle y eût part. On remit la partie à trois jours, et on passa cet intervalle de temps dans des jeux, des bals et des festins, où l’adresse et la magnificence du Roi parurent toujours avec éclat. Ce fut dans une de ces fêtes que le duc présenta au Roi les vers qu’il avoit faits par son ordre ; le Roi en fit la lecture après le bal fini, et, les ayant trouvés d’une justesse merveilleuse, il en donna le plaisir à toute la Cour par la lecture qu’on en fit publiquement pendant la collation. En voici une copie, qui m’est tombée entre les mains :


TRIOMPHE DE L’AMOUR


SUR


LE CŒUR D’IRIS.

L’Amour[1], cet aimable vainqueur,
A qui tout cède et que rien ne surmonte,
Etoit près de jouir d’un extrême bonheur,
Lorsqu’il se souvint, à sa honte,
Que, bien que tout lui fût soumis,
Il n’avoit point le cœur d’Iris.

  1. Le Roi. La clef de cette pièce est donnée par le texte.