Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/521

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les présens qu’elle en avoit reçus, et il les donna au marquis de Créqui. Elle s’en alla ainsi en exil, et le marquis de Créqui eut le même sort, le Roi ayant su par monseigneur le Dauphin les conseils qu’il lui avoit donnés[1]. L’archevêque de Reims, ayant appris cette nouvelle, en fut au désespoir, parce qu’il vit bien que cela alloit justifier ce marquis dans l’esprit de sa femme, à qui il avoit tâché d’insinuer que c’étoit pour son compte qu’il étoit si souvent auprès de la marquise de Polignac[2].


FIN DU TROISIÈME VOLUME.
  1. Voy. la note précédente, et ajoutez ce qui suit : « Le Roi dit au duc d’Aumont que son gendre, le marquis de Créqui, avoit envie de lui déplaire, puisqu’il demeuroit toujours ici, quoiqu’il lui eût fait conseiller par sa famille de s’absenter. Ainsi, apparemment, il partira demain. » (Journal de Dangeau, t. I, p. 437.) — Les Mémoires du Marquis de Sourches ajoutent quelques détails : « Le Roi fit voir à Monseigneur les lettres qu’on avoit trouvées dans la cassette, dans lesquelles le marquis de Créqui et cette dame (madame de Polignac) ne le traitoient pas avec tout le respect qu’ils devoient, ce qui ayant achevé d’aliéner son esprit contre cette dame, il consentit sans peine que le Roi exilât le marquis hors du royaume….. Le maréchal de Créqui fit tous ses efforts pour obtenir le pardon de son fils, mais le Roi demeura ferme dans sa résolution, et toute la grâce qu’il lui accorda fut de trouver bon que le marquis vînt prendre congé de lui publiquement, comme pour s’en aller voyager en Italie. » (Mémoires, t. II, pp. 229-233.)
  2. L’édition de 1754 continue ce pamphlet, sous le titre de : Amours de Monseigneur le Dauphin avec la comtesse Du Roure, et son texte, presque entièrement différent de celui que nous avons donné, tantôt supprime, tantôt y ajoute de longs passages.