Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/65

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nous ne pouvons le croire pieusement, sans ôter à une vertu ce qui appartient à une autre et donnera l’humilité de L. B. L. B.[1] ce qui a été un pur effet de son obéissance. Peut-être que s’il eût eu autant de bonheur qu’il eut de zèle pour apaiser quelques légers troubles de son diocèse, il ne seroit pas si tôt déchu de sa grandeur ; mais le peu de réussite qui suivit ses empressemens ne causa pas seulement sa disgrâce, mais contribua aussi à celle de M. de Molac[2]. Le Roi lui en marqua son ressentiment par une lettre, qu’il eut la simplicité de faire voir, où entre autres termes il y avoit : J’entends que votre Bréviaire fasse toute votre occupation. Tant il est vrai que la cour ne juge de la nature d’une entreprise que par le bon ou le mauvais succès, et que les bonnes intentions ne produisent pas toujours de bons effets.

Comme l’air de la campagne donne souvent de l’assaisonnement à des plaisirs que nous trouverions fades et insipides dans les plus grandes villes, le Roi ne passa pas longtemps à Paris sans méditer son retour à Versailles : il est vrai que c’est un lieu rempli d’enchantement, depuis qu’on s’est appliqué à l’orner et à l’embellir. Toute la cour partit donc pour ce lieu de plaisance, et le Roi y renouvela toutes les fêtes et tous les divertissements

    La Vallière, évêque de Nantes, eut pour successeur à ce siége Gilles de Beauveau, son neveu, fils de François de Beauveau et de Louise de La Baume le Blanc.

  1. M. de La Baume le Blanc. — La première édition seule donne ces initiales.
  2. Sébastien de Rosmadec, quatrième du nom, marquis de Molac, qui avoit épousé Catherine Gasparde de Scorraille, sœur de mademoiselle de Fontange. Voy. t. 2, p. 469.