Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/146

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les personnes qui font tous leurs efforts pour parvenir à l’Eternité.

Le Roi. — Très-volontiers, Madame ; adieu, je vous la souhaite.

ENTRETIEN II.

Monseigneur le Dauphin[1], et la princesse de Conti[2].

Monseigneur. — Ne trouvez-vous pas, Madame, ce lieu tout charmant ? Pour moi j’y vois des beautés mille fois plus grandes qu’à Choisy, particulièrement pour la chasse, qui est ce que j’aime le plus.

La princesse de Conti. — Je ne sais, Monseigneur, quel plaisir vous prenez dans un exercice si pénible et si peu profitable : la défaite de vos ennemis vous seroit mille fois plus glorieuse que celle des bêtes, à laquelle vous ne remporterez pas grands lauriers.

Monseigneur. — Je l’avoue, Madame, j’irois les combattre si l’on étoit sûr des victoires ; mais depuis que j’ai été sur le Rhin[3] à me morfondre,

  1. Monseigneur le Dauphin. — Cf. ci-dessous. — Voy. aussi t. III, p. 185.
  2. La princesse de Conti. — Cf. ci-dessous. — Voy. aussi t. III, p. 163.
  3. La campagne du Rhin à laquelle le Dauphin prit part fut celle de 1694. Le Mercure galant de juin 1694 (pp. 338-348) donne un journal de la marche de M. le Dauphin en France… « Je donnerois des louanges à Monseigneur, si je croyois pouvoir faire des éloges dignes de ce prince. Ce qu’il fait dit plus que je ne pourrois dire. Toutes les fois que l’armée campe, ce prince ne vient point chez lui sans avoir examiné le camp et vu si les gardes sont bien posées.