Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/157

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de Votre Majesté ? O sang rebelle et désobéissant au Souverain : quand triompherons-nous de vous ?

M. Bontemps. — Madame, ces petits emportements sont pardonnables à notre grand Monarque ; c’est dans les bras de Vénus qu’il se délasse des travaux de la guerre et des soins de son royaume, qui fatiguent Sa Majesté nuit et jour.

Mme de Maintenon, peu contente et montrant un chapelet. — Monsieur, ne flattons pas les Princes dans leurs défauts, par politique et par intérêt. Voilà où mon Prince doit appliquer tous ses soins, à dire souvent son chapelet et bien prier Dieu.

Le Roi, d’un ton méprisant. — Madame, cessez de me rompre la tête de vos dévotions outrées. Allez seulement porter une chandelle de Saint-Cyr à votre bon saint Hilaire, afin qu’il vous rende plus discrète.

(Madame de Maintenon s’en va.)

ENTRETIEN V.

Le Roi et Mademoiselle du Tron, seule au bord d’un bassin.

Le Roi. — Que faites-vous ici, belle rêveuse ? j’étois en peine de vous.

Mlle du Tron. — Sire, j’admirois l’eau comme

    ici saint Benoît, et, un peu plus loin, saint Cyr et saint Hilaire.