Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/164

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Le Roi, chagrin et trépignant du pied. — Ah ! fâcheux contre-temps, ne cesserez vous point de me persécuter.

ENTRETIEN VII.

Le Roi, et le Père la Chaise[1], son confesseur.

Le Roi, l’apercevant. — Approchez, mon révérend Père, j’ai bien de la joie de vous voir.

Le Père la Chaise. — Ah ! Sire, celle que je sens n’est pas exprimable. Il y a plusieurs jours que je meurs d’envie d’entretenir Votre Majesté sur quelques affaires qui me paroissent importantes.

Le Roi. — Parlez, mon révérend Père, qu’avez-vous à me dire d’important ?

Le Père la Chaise, étant entré dans le cabinet du Roi. — Sire, je prends la liberté de dire à Votre Majesté, qu’étant il y a quelques jours en prières, j’eus une vision qui m’étonna fort, et où je me trouvai très-embarrassé. L’esprit qui me parla, me dit qu’il étoit l’âme du père Bobinet[2] mon confesseur, que le conseil céleste avoit député pour venir me dire combien les puissances souveraines des cieux étoient fâchées contre Votre Majesté, qui met le clergé au rang des sujets contribuables de son royaume, en les taxant comme les autres[3]. Ce qui ne doit pas

  1. Sur le Père de la Chaise, voy. t. III, p. 147.
  2. Aucun des ouvrages biographiques ou satiriques consacrés au Père de la Chaise ne parle du Père Bobinet.
  3. « Quoique les Papes se soient souvent opposés aux demandes que nos Princes ont faites au Clergé, celui-ci a, de lui-même, voulu contribuer à l’avantage public, et il n’y